Maladie de Lyme : trois freins à l’amélioration de la santé

Hydraste

Il arrive parfois qu’un obstacle entrave l’amélioration de la santé et des symptômes de la maladie de Lyme. Chez les personnes atteintes de la forme chronique de la maladie de Lyme, le chemin vers la réduction de l’inconfort peut être long et compliqué…

Si vouloir à tout prix traiter la maladie de Lyme était une erreur?

Pour certaines personnes, malgré de nombreux efforts, dont la prise en continu d’antibiotiques (médicaments, plantes médicinales, huiles essentielles ou autres), il n’y a pas d’amélioration. On peut même observer une dégradation de l’état général et une augmentation des symptômes neurologiques. Il peut également y avoir une hyper réaction négative à tout nouveau supplément ou plante médicinale.

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Dans cet article, je vous présente trois obstacles à l’amélioration de la santé et des symptômes de la maladie de Lyme qui se présentent régulièrement dans ma pratique : l’intoxication aux mycotoxines, les traumas et les co-infections (plus spécifiquement Bartonnella spp. et Babesia spp.). Mieux comprendre ces « freins » peut donner des pistes pour vous aider à avancer vers une meilleur santé.

Premier obstacle à l’amélioration des symptômes de la maladie de Lyme : les mycotoxines et infections aux moisissures

En plus de la borréliose, certaines personnes peuvent avoir développé des infections fongiques ou dites « à levures ». Celles-ci sont causées par des levures ou champignons qui peuvent coloniser les muqueuses respiratoires, digestives ou urinaires. Parfois, une dysbiose s’installe au niveau digestif et permet au Candida albicans de se développer. Cette infection est souvent une conséquence de la prise d’antibiotiques sur le long terme ou de l’alimentation. Dans d’autres cas, la personne atteinte a été exposée à des moisissures externes à la maison, au travail ou dans sa voiture. Lorsque les conditions sont favorables, les moisissures peuvent également coloniser les muqueuses respiratoires.

Ces pathogènes produisent des toxines nommées « mycotoxines ». Ces molécules sécrétées par les levures peuvent être neurotoxiques et entrainer plusieurs symptômes neurologiques : confusion mentale, changement inexpliqué de l’humeur, hypersensibilité aux stimuli ou douleurs de type névralgiques. Comme ces symptômes peuvent aisément être confondus à ceux de la maladie de Lyme ou de co-infections communes, il peut être intéressant d’investiguer cette avenue.

Par ailleurs, dès que ces champignons se sentent « agressés » ou que nous tentons de les éradiquer, ils augmentent leur sécrétion de mycotoxines et les symptômes neurologiques peuvent devenir intolérables. Il s’ensuit souvent un cercle vicieux où la personne tente de se soigner mais sans succès, puisqu’il y a aggravation à chaque nouvelle tentative.

Éliminer les mycotoxines

Malheureusement, à cause de leur profil génétique, certaines personnes peuvent difficilement éliminer ces mycotoxines naturellement. Puisque le foie ne peut gérer ces molécules, elles sont recyclées sans arrêt au niveau de la vésicule biliaire, puis remises en circulation. Ainsi, une personne qui a été exposée à des moisissures environnementales il y a plusieurs années peut, encore aujourd’hui, être contaminée par ces mycotoxines.

Selon le type de mycotoxine présente dans l’organisme, on pourra choisir un chélateur spécifique pour aider à s’en débarrasser. Il faut toutefois faire attention : même l’usage du chélateur approprié peut provoquer une aggravation des symptômes, s’il est intégré trop rapidement ou en trop grande dose. C’est pourquoi il est recommandé d’y aller tout doucement, commencer par des microdoses et augmenter tranquillement en ajustant, selon la limite de chacun. Le dosage peut grandement varier d’une personne à l’autre.

Certains chélateurs sont mieux connus : argile bentonite, charbon activé ou chlorelle. D’autres le sont moins comme le Saccharomyces boulardii. Cette levure, qui, en plus de chélater les mycotoxines, aide à recoloniser la flore bactérienne intestinale pour tranquillement éliminer le C. albicans. Je le répète : chaque mycotoxine a son chélateur spécifique, il est donc important de savoir ce qui est présent dans l’organisme pour mieux cibler le complément à choisir.

Bien sûr, si les moisissures contaminent le lieu de vie ou de travail, il est primordial de les éliminer pour ne pas que la personne se re-contamine au quotidien.

Par ailleurs, une alimentation sans sucre est aussi essentielle. Il s’agit d’éliminer tous les sucres raffinés (desserts, biscuits, sucre, cassonade, mélasse) ou naturels (sirop d’érable, miel, fruits séchés) et les aliments à index glycémique élevés (farine, pain, pâtes, riz blanc, pommes de terre, etc.).

Plantes médicinales antifongiques

Ensuite, une fois qu’une partie des mycotoxines est éliminée ou que les symptômes ont diminué, il est alors possible d’ajouter des antifongiques (médicaments, compléments, plantes médicinales ou autres) pour agir directement sur le pathogène et tenter de l’éradiquer.

Voici une liste très sommaire de plantes médicinales qui peuvent être utilisées pour agir sur des infections fongiques :

Thym – Thymus vulgaris (feuilles)

Les fleurs de thym peuvent aider à surmonter les obstacles à la guérison de la maladie de Lyme.
Thym en fleur – Thymus vulgaris

Les feuilles de thym peuvent être utilisées pour des infections fongiques au niveau des muqueuses digestives, respiratoires ou urinaires. Elles sont également efficaces en application externe sur des manifestations fongiques de la peau.

Noyer noir – Juglans nigra ou J. regia (broue du fruit ou feuilles)

Le noyer noir peut également être utilisé pour des infections fongiques au niveau des muqueuses digestives, respiratoires ou urinaires. Aussi efficace en application externe sur des manifestations fongiques dans la peau. Attention : l’extrait de cette plante peut tacher la peau temporairement.

Hydraste du Canada – Hydrastis canadensis (racines)

Les racines d'hydraste peuvent aider à surmonter un obstacle à la guérison de la maladie de Lyme.
Hydraste – Hydrastis canadensis

Les racines d’hydraste sont efficaces pour aider à agir sur des infections fongiques au niveau des muqueuses digestives ou en application topique sur la peau. L’ingrédient actif de l’hydraste est la berbérine. Cette molécule peut également être utilisée en complément alimentaire.

Deuxième obstacle à l’amélioration des symptômes de la maladie de Lyme : les traumatismes psychiques

Dans mon expérience clinique, j’ai vu plusieurs personnes qui avaient vécu des chocs post-traumatiques, avoir plus de difficulté à retrouver la santé; surtout en présence d’infections complexes comme dans le cas de la maladie de Lyme. Certains avaient eu une enfance difficile, dans une famille dysfonctionnelle et avait vécu de la violence physique, psychique ou verbale. D’autres avaient vécu des expériences traumatiques une ou plusieurs fois au cours de leur vie. Dans tous ces cas, le chemin vers la réduction de l’inconfort ou une amélioration des symptômes en lien avec la maladie de Lyme a été plus complexe et plus long que pour des personnes qui avaient eu une vie plus « tranquille »…

MTC et traumas

En médecine chinoise, ces chocs ou grandes peurs peuvent « vider » l’énergie des reins, et c’est avec l’énergie des reins que l’immunité profonde et sa régulation sont liées. Par ailleurs, l’énergie des reins sert de réserve d’énergie à tous les autres organes et éléments. Il est donc difficile de réduire l’inconfort d’une maladie chronique, comme la maladie de Lyme, si le Rein est en Vide.

Plusieurs plantes médicinales peuvent être utilisées pour nourrir l’énergie des reins. La racine d’ashwagandha – Whitania somnifera – ou d’éleuthérocoque – Eleutherococcus senticosus sont deux des plantes que je recommande très souvent dans ces cas. Par contre, les effets bénéfiques peuvent mettre plusieurs mois à se faire remarquer, surtout dans les cas de multiples traumas.

Stress chronique, surrénales et immunité

Je parle régulièrement dans mes articles de l’impact du stress chronique sur les glandes surrénales et l’immunité. Dans cette revue de la littérature scientifique, on explique clairement à quel point le stress peut avoir un impact sur l’immunité, surtout lorsque vécu en bas âge.

Un de mes auteurs préférés sur le sujet est le docteur Gabor Maté. Ce médecin a longtemps accompagné des personnes en soins palliatifs et a écrit un livre fascinant sur le sujet : « Quand le corps dit non ».

Si vous ne les connaissez pas, les balados de la docteure Sonia Lupien sont aussi très intéressants.

Lorsque nous vivons un stress ou un imprévu (ou que nous percevons une situation comme étant dangereuse, même si elle ne l’est pas), il s’ensuit toute une cascade de réactions physiologiques. Le corps se prépare au combat ou à la fuite face à l’agresseur potentiel. Habituellement, ces situations sont temporaires et rares. Par contre, si nous avons vécu un trauma, ou que nous sommes facilement perturbés par des imprévus, notre quotidien peut nous sembler dangereux. Nous sommes donc dans une situation de stress chronique.

Avec le temps, nos glandes surrénales se dérèglent et s’épuisent : elles ne peuvent plus régulariser toutes les hormones qui dépendent d’elles. L’immunité peut également se dérégler, devenant inefficace et peu active, et amenant des problématiques auto-immunes. Selon les personnes leur réaction au stress chronique, qu’il soit réel ou fictif, on peut voir apparaitre des problèmes d’allergies, d’inflammation ou des infections à répétition.

Les mêmes plantes choisies pour soutenir l’énergie des reins sont intéressantes pour régulariser l’immunité.

Ashwagandha – Whitania somnifera (racines)

L'ashwagandha peut aider à surmonter les obstacles à la guérison de la maladie de Lyme.
Ashwagandha – racines

Cette racine, originaire de la pharmacopée ayurvédique, est très intéressante dans la forme chronique de la maladie de Lyme. Elle diminue l’inflammation, aide la qualité du sommeil et augmente l’énergie. Elle agit de façon spécifique : elle régularise les lymphocites T, déréglés par les toxines produites par la maladie de Lyme.

Eleuthérocoque – Eleutherococcus senticosus (racines)

L'eleuthérocoque, une plante médicinale, peut aider à surmonter les obstacles à la guérison de la maladie de Lyme.
Eleuthérocoque – Eleutherococcus senticosus

Cette racine, originaire du sud-est de l’Europe et de l’Asie augmente rapidement l’énergie et la concentration. Je la recommande lorsqu’il y a plus de fatigue ou de brouillard mental. Elle aide également à la qualité du sommeil lorsque consommée sur le long terme.

Il est possible de prendre les deux plantes (Ashwagandha et Eleuthérocoque) en même temps pour un soutien plus complet.

Troisième obstacle à l’amélioration des symptômes de la maladie de Lyme : les co-infections

Lorsque l’on entend le mot co-infections dans le contexte de la maladie de Lyme, on pense souvent à certains pathogènes comme Bartonnella spp. et Babesia spp. qui sont les plus courants. Par contre, toute infection présente en même temps que la borréliose (maladie de Lyme) peut être un obstacle pour l’immunité et l’amélioration de la santé et des symptômes.

Par exemple, une personne qui était porteuse d’infections virales latentes comme la mononucléose (EBV), l’herpès ou la varicelle peut voir ces infections être réactivées, ou prendre plus d’ampleur à cause de l’inflammation chronique et de la fragilité du système immunitaire causée par Borrelia spp., ou une infection fongique (voir plus haut).

Plusieurs synergies existent entre différents pathogènes et leurs façons respectives de s’installer dans notre organisme. C’est pourquoi les co-infections sont souvent un frein à l’amélioration des symptômes. Dans ma pratique, je pense à les adresser lorsque les plantes pour agir contre Borrelia spp. comme la renouée du japon (Reynoutria japonica) ne semblent pas suffisantes après quelques mois d’utilisation.

Bartonnella spp.

La bartonnellose est causée par Bartonnella spp. – une bactérie intra ou extracellulaire avec une affinité pour les tissus endothéliaux. Elle peut aussi infecter la moelle osseuse et les globules rouges ou augmenter l’angiogenèse, ce qui augmente aussi le risque de tumeurs vascularisées, surtout chez les personnes immunodéprimées.

Symptômes les plus courants associés à Bartonnella spp.

  • Ganglions enflés
  • Faible fièvre
  • Malaises et fatigue
  • Douleurs osseuses (surtout aux pieds ou tibias)
  • Hépatosplénomégalie
  • Atteinte du système nerveux central
  • Photophobie
  • Anorexie
  • Maux de tête
  • Pharyngite
  • Dermatite
  • Conjonctivite
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Vergetures rouges
  • Anémie
  • Toux inexpliquée
  • Etc.

Avant d’utiliser des plantes antibactériennes, il est important de diminuer l’inflammation, de soutenir l’immunité globale et de protéger les tissus.

Les plantes médicinales suivantes peuvent être utilisées pour agir contre ce type d’infection :

  • Renouée du Japon (Reynoutria japonica
  • Sida aigu (Sida acuta)
  • Sauge rouge – Dan Shen (Salvia miltiorrhiza)ou céanothe d’Amérique (Ceanothus americanus

Babesia spp.

Cette infection est causée par un protozoaire ressemblant à la malaria, mais transmis par les tiques ou autre insecte piqueur. Il envahit les globules rouges et les détruit. Les symptômes ressemblent beaucoup à ceux de la malaria. Ce pathogène cause souvent de l’anémie, ou un vide de sang en médecine traditionnelle chinoise.

Symptômes courants associés à Babesia spp.

  • Anémie
  • Sensation vague de déséquilibre
  • Fatigue
  • Maux de tête
  • Anorexie, perte de poids
  • Douleurs musculaires et articulaires
  • Sensation d’oppression de la cage thoracique
  • Essoufflement
  • Fièvre, frissons
  • Nausées
  • Fortes sueurs
  • Toux peut être présente

Si cette infection est combinée à une borréliose, tous les symptômes peuvent être aggravés et causer de l’anémie. Les globules rouges détruits peuvent causer des « blocages » ou des caillots : le foie, la rate et les reins peuvent devenir en inflammation dû à la surcharge causée par ces blocages.

Avant d’utiliser des plantes antibactériennes, il est important de diminuer l’inflammation, de soutenir l’immunité globale et de protéger les tissus.

Les plantes médicinales suivantes peuvent être utilisées pour agir contre Babesia spp.

  • Armoise annuelle (Artemisia annua) – artémisine 
  • Cryptolepsis (Cryptolepis sanguinolenta) – certains disent que tous les Cryptolepis seraient antibactériens
  • Sida aigu (Sida acuta
  • Céanothe d’Amérique (Ceanothus americanus)
  • Andrographis (Andrographis paniculata

En conclusion – ou comment s’y retrouver entre mycotoxines, co-infections et traumas

Dans ma pratique, j’observe souvent plus d’un obstacle vers l’amélioration de la santé et des symptômes liés à la maladie de Lyme. Le thérapeute qui accompagne des personnes atteintes de la forme chronique de la maladie de Lyme depuis plusieurs années doit faire preuve de patience et de persévérance. Il s’agit de chercher des « patterns » qui reviennent. Au fil du temps, les observations des personnes atteintes aident à établir des liens, qui permettent de choisir les bons outils pour aider la personne atteinte à voir des améliorations notables et durables.

Je vous recommande fortement les livres suivant qui m’ont beaucoup aidé dans ma compréhension de ces maladies et l’accompagnement de mes clients.

Healing Lyme – second edition de Stephen H. Buhner

Toxic : Heal your Body from Mold Toxicity, Lyme Disease, Multiple Chemical Sensitivities and Chronic Environmental Illness de Neil Nathan MD

Et je ne répéterai jamais assez l’importance de l’écoute et de la patience… Les personnes atteintes de cette maladie souffrent souvent depuis longtemps. On leur dit régulièrement qu’il n’y a pas de cause à leurs symptômes, ou pas de solutions possibles. Écouter et faire confiance, surveiller les réactions et ajuster rapidement les recommandations de plantes médicinales aide à avancer, tout doucement, vers le chemin d’une amélioration.

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L’infolettre de Anne Vastel
Herboriste et formatrice en ligne pour thérapeutes

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